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Chroniques du gris [Partie I : 18 ans] [RP SOLO]

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MessageSujet: Chroniques du gris [Partie I : 18 ans] [RP SOLO] Chroniques du gris [Partie I : 18 ans] [RP SOLO] Icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 20:43

(A titre d'information, ce RP est un développement de l'histoire de Strenth. Ces événements se passent avec les autres RP et ne sont qu'un développement de l'histoire déjà présente dans la fiche.)


Il te faut briser les chaines du passé
Pour, de la vie, en comprendre les secrets.
Ne renonce point, et montre ta force.
Montre que tu ne cachais que le plus féroce !
 
Strenth ouvrit les yeux. Sa tête lui faisait si mal que la tenir avec une de ses pattes lui donnait l’illusion d’apaiser la douleur. Il avait l’impression que plusieurs aiguilles investissaient son esprit pour piquer. Il se releva sur des pattes qui le soutenaient avec difficulté. Il chancela en faisant ses premiers pas. Des fourmillements accompagnaient ses gestes, comme s’ils avaient dormis depuis longtemps, beaucoup trop longtemps. Les idées du dragon gris étaient floues, comme s’il sortait d’un vrai brouillard spirituel. Il leva la tête pour toiser la lune de ses yeux bruns. Cela lui permettait d’éclaircir son esprit, d’apaiser réellement la douleur. Il resta ainsi figé, telle une statue pendant plusieurs bonnes minutes, puis il baissa la tête au niveau du sol, considéra ses pattes. Lorsqu’il les vit, il fut surpris.
 
Elles avaient changées. Ses pattes lui semblèrent plus allongées, plus grandes aussi. Il baissa davantage la tête, se courbant pour considérer une partie de son poitrail. Ce dernier aussi lui semblait plus proéminant, bien formé de grandes écailles grises alignées avec une perfection enviable. Il tâta ensuite son museau avec la gueule partiellement ouverte, preuve évidente da sa concentration. Bien qu’il ne parvenait au toucher à en constituer parfaitement la forme dans son esprit, la métamorphose lui paraissait évidente. Plus long, plus étendu. Il souffla de ses puissants nasaux un air qu’il avait oublié, mais cela lui fit remonter le temps. Il se souvint de tout en un instant, comme si les images rentraient avec la violence d’un marteau sur son pauvre crâné encore sonné du réveil.
 
Il se souvint de l’attaque du château, les meubles qui brûlaient, la mort de sa tendre nourrice – son cœur se resserra en ressassant cela -, la fuite avec son frère aux écailles bleutées, Misthor, l’abandon de celui-ci alors que son frère était implorant, larmoyant par terre ! Ses griffes raclèrent le sol, et un grondement qu’il ne penserait pas produire ainsi sortit de sa gueule.
 
« Tu le hais pour cela, n’est-ce pas ? »
—Quoi ?
 
Le dragon gris frémit et regarda tout autour de lui. Plus que sa voix qui était devenue grave, il s’étonnait de cette autre personne qui lui parlait dans l’invisible. Il fit plusieurs tours sur lui-même, profitant de cette occasion pour contempler avec une certaine horreur le lieu.
 
Il se trouvait au milieu de décombres, de ruines. Pierres fendues, verre brisé, tout ce qui se définissait comme sa maison était à ses pattes, lamentable, totalement détruit par les agresseurs. Au sol se trouvait aussi des fragments étranges, d’une couleur orangée, transparent, reflétant la lumière lunaire : des cristaux. Strenth en ramassa un et le porta devant la lune, l’examinant sous toutes ses coutures.
 
« Ceci est mon cadeau, considère-toi privilégié. Je ne préserve jamais la vie. »
—Mais où êtes-vous, et qui êtes-vous ?! Prononça Strenth en faisant un nouveau tour sur lui-même, ses yeux cherchant en toutes directions son interlocuteur.
« Tu ne peux me trouver autour de toi, mais en toi. »
—En… Moi ?
« Oui, maintenant, calme-toi. Je sens ton souffle saccadé par la peur et la tension. »
—Evidemment, je deviens fou !
 
Un rire s’éleva, de nulle part et partout à la fois.
 
« Pour l’instant, oui, mais plus pour longtemps. Tu aurais dû mourir, écrasé par les fondations de ce château, mais j’ai désiré te sauver. Ton destin est prometteur, et je peux t’apporter beaucoup. »
—J’aurais dû mourir…
 
Strenth en eut des frissons. Il regarda à nouveau ses pattes, se plut à les remuer, les animer. Il entama une courte course. Il parvenait à se rendre compte de la chance qu’il avait. Aucune blessure, pas de funeste de destin ! Mais… Que faire à présent ? Une liberté horriblement grande s’étendait devant lui, et rien ne le guidait…
 
« Non, tu n’es pas sans but, au contraire. Tu devrais alimenter ta colère et ta déception pour mieux en aiguiser la tranchante lame de la vengeance. »
 
Il n’arrivait plus à détacher son regard de ses pattes grises. Il sentait en lui une envie irraisonnée, qui s’animait petit à petit en son âme. Il n’arrivait pas à la définir correctement. C’était autre chose que de la vengeance pure et simple…
 
« Laisse-moi donc t’accompagner. Mon nom est Schalk’tir, je suis un démon majeur de la colère. »
–Un démon majeur ?
« Oui. Ta mère t’a déjà dit ce que c’était, je te surveille depuis les Souterrains, depuis que tu es tout jeune. »
—Ça n’a aucun sens, je… Je n’arrive pas à croire.
« Tu n’as pas le choix. Je vois que tu n’es pas encore tout à fait prêt à comprendre pourquoi je suis là et pourquoi tu vis toujours, mais les explications viendront en leur temps. »
 
Le dragon gris restait silencieux, déboussolé dans son corps. Il avait du mal à croire qu’un démon puisse exister… Du moins, se manifester si près de lui.
 
—Mais qu’est-ce tu veux ?! Je croyais qu’un démon, ça voulait faire du mal aux gens…
« C’est exact. »
—Je ne suis pas maléfique, pourquoi me faire vivre ?
« Le penses-tu vraiment ? Je sais que tu veux faire payer ton frère, n’est-ce pas de la méchanceté ? »
—C’est différent ! Il m’a laissé derrière alors qu’il aurait pu me sauver !
« Oh… Quelle injustice ! »
—Oui…
« Eh bien, dans ce cas, pourquoi n’essaierais-tu pas de le retrouver ? Profite de ta nouvelle vie ! »
 
Le dragon n’y avait pas pensé avant. Rechercher son frère ? Cela lui semblait être la seule chose à faire à présent. Il fallait en effet qu’il ne gâche pas cette opportunité, même si elle provenait d’un démon. Il prit une longue inspiration. Un but, il en avait trouvé un… Mais ne pouvait-il pas simplement construire une autre vie ? Non, cela lui semblait impossible. A présent, l’image de son frère détalant misérablement devant lui le hantait. Il ne pouvait le laisser partir sans s’être au moins expliqué avec lui.
 
« Bien, je comprends que tu as pris ta résolution. Laisse-moi te transmettre quelques cadeaux de ma part. »
 
Strenth sentit alors une vive douleur à la tête qui lui fit pousser une exclamation de douleur. Il se tint la tête avec une de ses pattes et serra assez fort, sentant légèrement une de ses griffes racler contre ses écailles. La douleur était vraiment insupportable, mais elle avait eu le mérite d’être courte. Lorsque la peine fut apaisé, le dragon sentit quelque chose de changer, non pas son physique, mais en lui. Hélas, il n’arrivait pas à déterminer ce qu’avait concrètement fait le démon.
 
« Tu t’en rendras compte bien assez vite. J’aime laisser quelques surprises (un ricanement rauque retentit alors). Maintenant, laisse-moi te transmettre quelques informations supplémentaires, avant de me taire. Tu as été enseveli à l’âge de 16 ans, et tu as 18 ans. Oui, tu m’entends bien, 2 ans ont passé. La ville d’Arthar, non loin de cette ruine, est toujours présente, a quelque peu grandie, alors n’en soit pas étonné. Aussi, tu n’as pas la maturité d’un dragon de ton âge, et le fait que tu aies passé la grande majorité de ta vie dans ce château n’aide en rien. Tu es beaucoup trop naïf, c’est pourquoi je vais t’accompagner jusqu’à ce que je juge que tu n’as plus besoin de moi. »
 
Cela expliquait au moins pourquoi son corps semblait si différent. Etrangement, il s’attendait à ce genre d’information, et n’en paraissait pas autant surpris qu’il ne devrait l’être. Après tout, on lui avait dit qu’un démon était capable de choses inimaginable, c’est bien ce qu’il se passait en ce moment. Il hocha la tête comme s’il s’agissait d’un professeur qui lui donnait des consignes.
 
—Très bien.
« Alors va, je te suis dans ton ombre, dans le silence du monde. »
Strenth

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MessageSujet: Re: Chroniques du gris [Partie I : 18 ans] [RP SOLO] Chroniques du gris [Partie I : 18 ans] [RP SOLO] Icon_minitimeLun 1 Fév 2016 - 23:14

Strenth parvint donc jusqu’à la grande cité d’Arthas, connue pour être la capitale du royaume de Garius. C’était dans cette grande cité que vivait le roi qui commandait sur toutes les terres environnantes. Il lui fallut quelques heures de marche, tant son ancienne propriété était éloignée de la ville, et il était assez fatigué. Il avait volé durant un bon moment, et marchait depuis un longtemps à présent, afin de ne pas alerter les gardes qui, Strenth s’en souvenait, étaient alertés par les inconnus arrivant près des murailles à l’aide de leurs ailes. C’était compréhensible. Après tout, la forme de menace la plus dangereuse venait sûrement des airs, infinis, difficilement contrôlables à moins d’une armée pour les protéger.
 
Une fois à l’intérieur de la grande cité, le dragon se sentait las, très las, éreinté de ce voyage, et ne souhaitait plus qu’une seule chose en l’instant : se reposer. De plus, la solitude l’avait quelque peu affecté. Il s’attendait à pouvoir parler un peu avec ce démon, en apprendre plus sur lui, ses origines et ses souhaits, mais rien de toute cela… Si le démon le suivait vraiment, il avait gardé le silence tout le long du voyage. La solitude était quelque chose que le dragon appréciait, là n’était pas le problème, mais chaque individu à tout de même besoin d’un peu de contact social, et lorsque Strenth rencontra des groupes de dragons, il en fut heureux, et jamais il n’aurait pensé être aussi heureux de voir d’autres congénères, tant il aimait être enfermé seul dans son coin, bien souvent.
 
Malgré la proximité de son domaine avec la cité, il n’en connaissait pas grand-chose. Lorsque ses parents lui proposaient de l’accompagner, il refusait beaucoup, trouvant que c’était une perte de temps, et, jeune qu’il était, il préférait passer son temps à s’amuser avec son frère plutôt que de visiter des étals du marché. Il regrettait à présent ce temps. S’il avait su que ses parents l’abandonneraient aussi, il aurait passé plus de temps avec eux, tellement plus de temps…
 
Que cela avait été dur pour Strenth, lorsque ses parents partirent en voyage. Un mois passa, ils n’étaient toujours pas là. Deux mois, accentuant l’inquiétude de Strenth et son frère. Trois moi, les pleurs, et à partir de là, une frustration, muant au fil des ans en une colère dirigée directement contre ses parents. Il ne les aimait plus, s’ils l’avaient déjà aimé auparavant. Sa nourrice ne donnait aucune information, disant à chaque fois qu’elle n’en savait pas plus, mais même dans sa jeunesse, Strenth se doutait qu’elle cachait quelque chose : ses parents ne l’aimait plus, et avaient décidé de fuir… La fuite semblait être de famille, pensa Strenth, quand il repensait à la manière dont avait agi son frère cadet. Cela faisait entrer le dragon gris dans un sentiment de dégoût envers sa famille. Finalement, les apparences montraient des dragons aimants, mais pour lui, c’était clair, il n’en était rien.
 
Le dragon gris chercha directement une auberge. Il jugea les bâtiments qui semblaient le plus convenir à l’idée qu’il se faisait d’une auberge. Hélas, il connaissait si peu, et il se sentait encore engourdi de son réveil. Finalement, il n’eut pas trop de mal à en trouver une. Les enseignes parlaient assez d’elles-mêmes. Il entra dans un établissement dont le nom était « Le Dormeur ». C’était étrange, cette manière qu’avait l’auberge de se nommer, mais Strenth passa outre. Pour lui, le nom importait peu, pourvu que la qualité soit au rendez-vous. Une légère pensée le traversa, ce qui se révélait être un lourd obstacle.
 
Il était sans le sou. Comment allait-il payer ne serait-ce qu’une nuit dans un établissement s’il ne possédait rien ? Il se maudit de ne pas être resté dans les décombres de son château plus longtemps pour y chercher de l’argent… Il devait forcément y en avoir, mais maintenant… Comment faire ? Il était hors de question de dormir à la belle étoile. Le voyage l’avait grandement fatigué de l’extérieur ; il souhaitait retrouver un bon lit, quelque chose de doux, de chaud et de confortable… De plus, on voyait au loin se rassembler les gris nuages qui annonçaient un proche orage. Il n’allait pas tremper ses écailles et risquer une confrontation avec la foudre, il y était bien décidé.
 
Il entra timidement dans l’auberge. Il avait chaud, beaucoup trop chaud. Il était anxieux de ce qui allait se passer.
 
L’auberge était animée en ce début de soirée. Des groupes de dragons parlaient entre eux à plusieurs tables, parfois rondes, parfois rectangulaires. Certains montaient vers leur chambre. D’autres buvaient un coup non loin du comptoir bas. L’éclairage était tamisé à cause des quelques bougies éparses dans la pièce.
 
Strenth alla directement au comptoir et prit un des coussins disponibles. Il attendit dans une frayeur continuelle, espérant que peut-être le gérant de cette auberge serait assez gentil pour lui céder une nuit sans avoir à payer.
 
Son aile se mit soudainement à le démanger. Il ne put alors s’empêcher de frotter son aile gauche contre la droite, d’abord discrètement, puis d’une manière plus frénétique. Cela ne passa pas inaperçu. D’abord, les plus proches de Strenth le remarquèrent, puis se fut toute l’auberge qui lançait de prompts regards instigateurs à l’encontre du dragon de gris. Ce dernier le remarqua, et dans un complet silence, il réarrange ses ailes, couvert de honte. Hélas, en les replaçant, une de ses ailes frotte le comptoir d’un peu trop près et renversa une chope en métal remplie de bière. Le contenu se vida au sol, mais, plus grave encore, sur les écailles brunes d’un dragon à la stature plus imposante que Strenth, certainement âgé d’une trentaine d’année. Cela le mit en colère, puisqu’il souffla puissamment de ses nasaux et se leva dans la direction du dragon gris. Celui-ci, qui avait assisté à la scène, fit une moue désolée et se leva aussi.
 
—Je… Je suis vraiment désolé, se reprit-il. Je n’ai pas fait exprès, je…
 
Il ne put finir sa phrase. La patte du dragon agrippait le cou de Strenth qui poussa une exclamation étranglée. L’individu plaqua la tête du gris contre le comptoir, le forçant à trouver une position semi-allongée, à plat dos. Les pattes de Strenth vinrent trouver celle de son agresseur. Il essayait de forcer pour que l’étreinte cesse, mais rien ne se passait. Il s’apprêtait à planter ses griffes, mais celui qui le tenait recula. Vivement, le vagabond se releva en grondant.
 
—Je suis désolé ! Dit-il en haussant le ton. Pas besoin de m’agripper comme ça !
 
Strenth remarqua que s’il avait reculé, c’était simplement parce que quelqu’un l’avait forcé à agir ainsi. Derrière lui se trouvait ce qui était sans doute le gérant. Ce dernier avait l’air fâché. En le voyant, Strenth resta silencieux. Des sueurs froides parcouraient tout son corps tant il se sentait mal à l’aise à cet instant. Il se disait qu’il aurait dû aller dans une autre auberge, même ne rien faire du tout… Il se serait épargné tant d’ennuis.
 
 
—Pas de ça dans mon auberge, prévint le gérant.
—Très bien ! Très bien… Mais ce petit a renversé ma bière ! Il a intérêt à me la payer.
—C’est que…
—Qu’est-ce que tu as, allez, dis-moi ?! Hurla le dragon brun.
 
Des larmes montèrent aux yeux de Strenth. La pression des événements le firent rapidement craquer, d’autant plus que la violence qu’avait exercé ce dragon n’arrangeait rien. Des larmes suivirent les pleurs, et ce pitoyable spectacle intensifia la haine de son opposant.
 
—Bravo ! Maintenant que vous avez bien terrifié ce gosse, je vais vous sommer de dégager de mon auberge !
—C’est ça… Pas besoin de me forcer, je m’en vais ! Quelle justice, vraiment…
 
Tandis que le dragon repartait en pestant, le gérant de l’auberge gardait un regard incisif. Enfin, il s’adoucit lorsqu’il n’y eut plus aucune trace du fauteur de trouble. L’aubergiste se rapprocha de Strenth.
 
—Tu vas bien ?
 
Il n’avait pas aimé être identifié comme un « gosse », mais il se retint de dire quoi que ce soit. Après tout, sans lui, peut-être que ce dragon aurait fait bien pire que de simplement lui prendre la gorge.
 
—Oui, oui…
—Je suis désolé que cela se soit passé ainsi… Il ne t’importunera plus, promis. C’est quoi, ton nom ?
—Strenth.
—C’est un joli nom.
—Merci. Cela vient d’un dérivé d’un langage perdu. Cela signifie « Force ».
 
Il hocha simplement la tête, jeta un bref regard derrière lui pour vérifier que les autres dragons avaient fini de s’intéresser à la scène. En effet, tous étaient repartis à leurs occupations initiales. Cela soulagea beaucoup Strenth qui se trouvait bien plus serein à présent.
 
—Tu venais chercher quelque chose ici ?
—Oui, une chambre pour la nuit… Mais, euh… J-je n’ai pas d’argent en fait, alors je suppose que vous ne pouvez pas accepter.
—C’est vrai… Mais je vais faire une exception.
—Quoi ?
—Oui, disons que c’est pour ma racheter de cette agression.
—Oh, c’est trop gentil, merci beaucoup !
 
Il sourit.
 
—Il n’y a pas de quoi. Où sont tes parents ?
 
A ces mots, un rictus gêné apparut sur le visage de Strenth.
 
—Mort. Je ne viens pas d’ici.
—Oh, excuse-moi… Il est déconseillé de venir en ville sans argent. Ecoute, si tu veux, tu peux faire quelque chose pour moi.
—Quoi donc ?
—Si demain tu m’aides un peu à l’auberge, je te donnerai assez d’argent pour que tu puisses vivre un petit instant. Ça te convient ? Je t’avoue que, moi et ma compagne, on a besoin d’aide en ce moment.
—Oh, je… Je ne sais pas quoi dire.
—Tu n’as rien à dire, je t’assure, répondit-il d’un ton jovial. Allez, prend cette clé. Deuxième porte sur ta gauche.
 

Il répondit à son interlocuteur par un sourire et prit la clé en métal. Il grimpa les marches. Il ne ressentait pas la faim, ni la soif. Il sentait juste quelque chose renaître en lui, tandis qu’il se dirigeait vers sa nouvelle chambre.
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MessageSujet: Re: Chroniques du gris [Partie I : 18 ans] [RP SOLO] Chroniques du gris [Partie I : 18 ans] [RP SOLO] Icon_minitimeLun 15 Fév 2016 - 16:48

Strenth posa une sacoche faite d’un cuir plutôt simple sur le lit de la chambre de son auberge. Il venait tout juste de l’acheter, et il était fier de son achat. Même s’il s ‘agissait simplement d’un petit sac avec une bandoulière, acheter quelque chose et le posséder avait un aspect enthousiasmant pour lui. Comme si l’achat le changeait un peu.
 
Il mit l’argent qu’il lui restait dans un petit compartiment à l’avant, ainsi que quelques miches de pain qu’il avait pris sans vraiment demander à l’aubergiste, et du pâté bien conservé dans des bocaux de verre. Il hissa la sacoche contre son flanc gauche  et s’étira, regardant par la petite fenêtre de sa chambre. La matinée avait déjà bien avancée, et il restait quelques choses à faire à Strenth avant de pouvoir repartir.
 
Il prit la porte qui donnait dans le couloir qui séparait les différentes chambres. Il le longea jusqu’à arriver aux escaliers qui descendaient directement dans la salle commune. Une fois en bas, l’aubergiste d’hier vint lui parler.
 
—Tu t’en vas ? S’enquit-il.
—Oui, je vais continuer quelques achats, et je quitterai sans doute la ville dans la soirée.
—Pour aller où ?
 
Strenth haussa les épaules.
 
—Je n’en suis pas sûr moi-même, mais je me débrouillerai.
 
C’était vrai : le dragon gris n’avait aucune réelle idée de ce qu’il devrait faire ensuite. Son plan était simple, peut-être trop simple, et il n’avait réfléchi qu’à court terme. Il n’avait pas pensé à un plan de secours ou même un autre projet si son but lui était impossible à accomplir.
 
Ce qu’il cherchait à faire était simple : retrouver son frère. Il ne savait pas comment réagir si jamais il se trouvait en face de lui, mais il devait connaître sa position, par vengeance ou par manque peu important : il devait le revoir, c’était le dernier lien de son passé, et il ne voulait pas passer à autre chose. Le futur l’angoissait, et quand le futur devient ce que vous craignez dans le présent, on préfère toujours se retrancher dans un passé certain et connu.
 
Il dit au revoir à celui qui fut son aide et son hôte, puis quitta l’auberge pour s’enfoncer un peu plus dans les différentes rues qui composaient cette grande cité d’Arthas. Il parvint en demandant aux citoyens à rejoindre l’un des principaux marchés qui alimentait grandement la vie de la ville. Il s’approcha d’un des stands, ne parvenant pas à trouver ce qu’il cherchait, et demanda à un vendeur de bijoux :
 
—Excusez-moi, y a-t-il un marchand de fruits par ici ?
—Tu devrais mieux regarder, répondit la dragonne bleue qui gérait l’étal. C’est juste à côté.
 
Le jeune mâle leva légèrement le regard et identifia en effet ledit stand. Il se sentait gêné d’avoir demandé alors que la réponse était juste sous ses yeux. Il devait mieux regarder, mieux observer pour ne pas se retrouver à nouveau dans une situation si inconfortable.
 
—Oh, m-merci, balbutia-t-il maladroitement.
 
Mais alors qu’il s’apprêtait à se détourner pour rejoindre le bon étal et prendre ce dont il avait besoin, la marchande lui dit :
 
—Mais attend jeune dragon, tu es sûr qu’aucune de mes marchandises ne t’intéressent ?
—Eh bien…
 
Il regarda ce que proposait la marchande. Étaient exposées toutes sortes de joailleries : des boucles d’oreilles, des anneaux, des pendentifs, de lourds colliers, parfois en or, en argent, serti de pierres précieuses de toutes les couleurs. Strenth fut ébloui par autant de préciosité et de vives couleurs. Quelques objets attiraient plus son œil que les autres. Il remarqua surtout un pendentif qu’il appréciait tout particulièrement. Il s’agissait d’une fine plaque octogonale en métal blanchi et scintillant, serti de petits fragments de rubis d’un rouge éclatant. La marchande dont le métier lui avait appris à suivre le regard de ses clients, prit le pendentif convoité par sa chaine d’argent et l’examina légèrement avec de sourire à Strenth.
 
—Je vois que celui-ci t’intéresse ? Il est très spécial !
—Vraiment ? Pourquoi ?
—Eh bien, tu vois qu’il brille beaucoup. C’est parce qu’il est enchanté, jeune dragon.
—Quoi ? Est-ce vrai ?
—Oui ! Il écarte tous les malheurs à son porteur. Il s’agit d’une magie pure et blanche.
 
Strenth restait légèrement bouche bée en entendant cela. Il n’avait jamais été en contact avec la magie (à part celle de ce démon qui l’avait réanimé). A ses yeux, c’était quelque chose de si profond et infini, mystérieux, dont personne n’a pu encore percer les limites. C’était une opportunité si grande, et ce bijoux devait avoir une grande valeur, ce qui frustra le jeune dragon gris.
 
—Ce doit être bien trop cher.
—Pas du tout ! Je brasse mes prix en ce moment. Cela ne coûtera pas cher.
 
Elle indiqua le prix de l’objet, et le dragon fut très surpris qu’il ait les moyens de pouvoir le prendre. Il aurait même assez pour quelques achats en plus.
 
Il dépensa donc son argent et put arborer fièrement son nouvel achat qui pendait de gauche à droite autour de son cou. Il était heureux et sentait quelque chose dans ce collier qu’il s’imaginait. Rien qu’à le regarder, il sentait les effets de l’artefact, et était certain d’être protégé de toutes mésaventures. Avant de partir, la vendeuse l’avait flatté et lui disant que le rubis allait bien avec ses yeux bruns.
 
Il poursuivit ses autres courses, et ajouta au contenu de sa sacoche deux pommes, une gourde déjà remplie d’eau, et même de la corde (Il avait lu dans des livres d’aventures qu’une corde était toujours utile). Il avait aussi acheté quelques bandages au cas où il viendrait à être blessé. Il préférait être prudent et prendre le plus possibles de choses nécessaires. Sa sacoche, lorsqu’il eut fini ses achats, lui parut bien plus lourde, tirant un peu sur son flanc, mais il supportait ce contrepoids.
 
Il passa le reste de son temps à enquêter sur son frère et en fit la description : Un dragon vert, plus petit que lui, les yeux bruns, comme lui, avec des griffes et cornes blanches, des ailes de tailles modestes, et de la fourrure le long de son dos. Il fut chanceux, puisque plusieurs personnes avouèrent l’avoir vu, identifié comme victime d’un drame au château alentour. Ça, Strenth était au courant, mais il ne révélait pas qu’il était le frère. Il ne voulait pas attirer l’attention, et peut-être était-ce indirectement un souhait d’enterrer ce passé décevant au final avec les décombres de sa maison. Une nouvelle histoire s’écrivait pour lui, retenue par un faible lien du passé qu’il voulait couper, d’une manière ou d’une autre. Misthor s’était rendu dans la cité, et avait bougé après un an. Il était devenu apprenti mage, mais son apprentissage, d’après les dires des plus au courant, n’était pas assez soutenu ici. Naturellement, Strenth demanda où il aurait pu se rendre, quelles étaient les meilleures écoles, et où elles se trouvaient. On lui donna beaucoup de nom, mais une grande ville revenait souvent : Warfang. Ce nom lui disait quelque chose, assurément. La ville était renommée. C’était décidé : il irait là-bas.
 
Alors qu’il s’apprêtait à quitter cette grande cité, il se rendit compte en fin d’après-midi qu’il lui manquait quelque chose d’important : une carte. En effet, le savoir géographique de Strenth se limitait cruellement à sa maison de toujours, maintenant détruite, et Arthas. Il se souvenait que l’auberge qui l’avait hébergé possédait des cartes du monde. Peut-être que le gérant pourrait lui en donner une gratuitement. Il jeta un rapide coup d’œil à sa bourde : il lui restait seulement quelques pièces d’argent, et une bonne poignée de pièces de bronze. Il avait encore de quoi acheter quelques provisions, ce qu’il prévoyait de faire lorsqu’il n’aurait plus rien, sûrement une fois qu’il serait à Warfang.
 
Il prit le chemin de l’auberge, mais jamais il ne la rejoignit.
 
Au milieu du chemin, un dragon que Strenth n’aperçut que trop tard le poussa dans une ruelle. La force de son tourmenteur était trop grande, et il était obligé de suivre les puissants mouvements.
 
—Eh ! Cria-t-il d’abord, cherchant aussi à susciter l’inquiétude des passants se trouvant dans la rue. A quoi jouez-vous ?!
—Ferme-la, sinon je peux te jurer que tu ne reverras pas le jour !
 
C’est à la voix que Strenth parvint à reconnaître celui qui l’emportait. Il tourna sa tête pour brièvement apercevoir la tête brune de celui sur qui il avait renversé son verre. Il se prit un coup, le forçant à regarder droit, et se massa l’arcane d’une patte. Il vit alors devant lui un groupe de dragons, de différentes couleurs : il put en compter quatre, en incluant celui qui déjà le poussait.
 
—Ah, alors c’est lui, le morveux ? Demanda un des dragons devant Strenth.
 
Un autre encore vint lui arracher sa sacoche, la lançant un peu plus loin. Pendant ce temps, les autres s’approchèrent. Leur mine était affreuse. Certains semblaient en colère, d’autres contents. Le brun revint dans le champ de vision de Strenth.
 
—Prenez mon argent si c’est cela qui vous intéresse, mais s’il vous plait, laissez-moi tranquille !
—Oh ne t’en fait pas, on te prendra tout, mais avant, il faut bien te faire payer ton affront.
—Non, par pitié !
 
Strenth tremblait de tout son être. Son souffle se faisait court. Il avait peur, tellement peur. Son cœur battait à tout rompre, sautait parfois quelques battements. Des larmes commençaient à sortir de ses yeux, et une boule se forma dans sa gorge, rendant sa respiration plus saccadée. Il n’arrivait pas à croire ce qui arrivait.
 
—Mais… Qu’est-ce que ? Prononça un des agresseurs.
—Ses yeux ! Regardez ses yeux !
—M-m-mes yeux ? Murmura Strenth, dans un tel état de choc que la question n’était qu’un lointain écho dans son esprit.
—C’est un monstre ! S’exclama un autre.
—M-mais que…
 
Il fut interrompu par un choc. Un des dragon l’avait griffé au niveau du flanc, tandis qu’un autre s’était rapproché, le saisit au cou et le renversa pour le faire tomber sur le côté. A partir de cet instant, tout devint flou pour Strenth. Il se prit une patte au visage qui lui fit fermer les yeux. Il les garda ainsi, forçant au maximum.
 
—Espèce de monstre !
—Tiens, prend ça !
—Ne le laissez pas se relever !
 
De la douleur parcourut alors tout son corps. Les dragons se mirent à le rouer de coups, n’hésitant pas parfois à y mettre les griffes ; Très rapidement, des écailles tombèrent au sol, du sang coula de plusieurs plaies au flanc, aux épaules, au visage. Sa queue se fit écrasé par une patte qui passait par-là, et son pendentif qui toujours brillait se cassa et se brisa en mille morceaux, aplati par un des dragons qui avait jeté l’objet béni au loin.
 
Ne pouvant plus se retenir, Strenth rugit. Un rugissement de douleur, d’une sombre plaine, mais aussi d’une peine énorme. Il continua ainsi sous les grognements de ses assaillants.
 
—Tais-toi !
—Tu vas nous faire repérer !
—Putain de monstre !
 

Un puissant coup au ventre lui fit cracher du sang qui se répandit en fine trace sur le sol, tâchant même les pattes d’un des dragons le frappant. Il gémit et commença à ne plus sentir son corps, puis il sombra dans l’inconscience, avec pour dernier son du métal crissant et des hurlements de douleur de plus en plus lointain, comme si son esprit s’envolait de cette sombre ruelle.
Strenth

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Strenth
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MessageSujet: Re: Chroniques du gris [Partie I : 18 ans] [RP SOLO] Chroniques du gris [Partie I : 18 ans] [RP SOLO] Icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 3:00

Strenth semblait flotter dans un espace vide, noir, totalement immatériel. Ou il n’y avait rien à part lui, pas une personne, pas un seul objet. Il ouvrit ses yeux bruns et se remit debout sur le « sol » qui lui semblait invisible. Dans cet étrange monde, il ressentait cette impression d’infini qui lui donnait le vertige. Le dragon gris regarda autour de lui.
 
—Eh oh ?
 
Des échos lui répondirent, s’éloignant progressivement de lui, comme si même sa propre voix l’abandonnait. Il commençait à avoir froid ; des frissons parcouraient à présent son échine. Il marcha légèrement, mais comprit que cela lui était inutile. Il n’était même pas certain de vraiment avancer ! Peut-être restait-il à la même position sans s’en rendre compte. Tout était imaginable dans ce lieu de Rien.
 
—Eh oh ! Répéta-t-il.
—Malgré la puissance que je t’ai donné, tu restes faible, prononça une puissante voix dont les échos se répercutaient tout autour de Strenth. Celui-ci sursauta et lança des regards inquiets partout autour de lui.
—C-c’est encore vous, démon ?
—Qui veux-tu que ce soit d’autre ?
 
Une armure en fer apparut alors à quelques mètres de Strenth. Chaque pièce flottait de telle sorte que l’on aurait pu croire que quelqu’un portait l’armure, et pourtant, elle était vide… Une épée apparut dans le gant de cette armature qui commença à bouger seule. Strenth écarquilla les yeux devant ce spectacle, tandis que l’armure performait plusieurs attaques dans le vent avec son sabre à la lame plutôt épaisse et longue.
 
—Te faire battre par ces racailles m’est intolérable. Sache que je n’aime pas perdre mon temps, or j’ai l’impression d’avoir mal choisi mon élu…
—Mais qu’attendez-vous de moi ! Je ne comprends…
—Je te laisse une dernière chance. Survit, et tu pourras vivre.
 
L’armure se mit à charger le dragon gris. Ce dernier fut surpris et poussa une exclamation en la voyant s’animer avec tant de véhémence. Il parvint à esquiver un coup d’épée avec une roulade maladroite, sans plier ses ailes, lui arrachant une légère douleur. Un mal de tête s’empara de lui, le faisant hurler de douleur.
 
—Retiens donc ce que je te donne !
 
Un autre coup vertical partit sur lui, mais cette fois, le dragon rugit et para la lame en y mettant de griffes. Il repoussa son adversaire qui retenta une nouvelle attaque. Strenth exécuta une deuxième roulade, plus travaillée, mieux calculée, les ailes bien contre son corps. En se relevant, il regarda ses pattes, comme s’il ne comprenait pas ce qu’il venait de faire. Il avait l’impression que c’était son instinct qui lui avait dicté d’agir ainsi.
 
—Utilise cette force, utilise ce don !
 
Il para une nouvelle fois le sabre de l’entité et fit un bond en arrière. Un nouveau mal de crâne suivit, mais il était différent. Il sentait une nouvelle énergie le submerger, et il savait comment s’en servir alors que jamais il n’avait expérimenté une chose de la sorte.
 
L’armure sans vie chargea à nouveau. Strenth ferma un instant les yeux, concentra la nouvelle énergie et la fit émerger de ses griffes, créant une sorte de halo bleu autour de sa patte qui. Il para promptement le coup d’épée et riposta. Les griffes magiques parvinrent à traverser le métal de l’armure qui tenta une nouvelle offensive. D’un coup de pommeau bien placé dans le museau, l’adversaire parvint à faire reculer Strenth, lui-même sonné. L’armure en profita et vint trancher le flanc de Strenth qui émit un hurlement de douleur. Il frappa à son tour, atteignant le plastron, obligeant l’opposant à reculer.
 
Le dragon appuya sur sa blessure, et lorsqu’il regarda sa patte, du sang, du vrai sang était dessus. Ce liquide rouge tombait de son flanc et s’écrasait sur ce sol transparent. Strenth gémit, la douleur brûlant son flanc.
 
—Ne laisse pas ce sang te ralentir, et continue à te battre. Prouve que tu es digne de mon choix ! Libère ta haine, libère-la, laisse les ténèbres t’envahir. Tu n’as pas le choix si tu veux défier avec la Mort !
 
Au lieu de rouler, il passa au-dessus de son adversaire en s’appuyant sur ses épaules, le renversant par la même occasion. Ainsi, Strenth atterrit derrière l’armure, et profita du rebond pour déployer ses ailes et prendre plus de hauteur. Il sentit cette magie toujours affluer partout dans son corps, et il parvint par une méthode qu’il ne savait expliquer, qu’il appliquait d’instinct, à concentrer toute cette magie en dehors de sa patte. Une grande lance à double pointe se créa dans l’air, que le dragon gris empoigna par son long manche immatériel, et pourtant si physique. Strenth avait l’impression de saisir du vent, du vent violent qui partait dans toutes les directions.
 
Il hurla de rage, une rage associée à celle de vaincre, mais aussi au combat lui-même. Il voulait survivre, ne pas gâcher sa résurrection étrange. Il devait se montrer plus fort que les obstacles qui se dressaient ici. Ce démon avait raison de l’entrainer, et ce démon ne devait pas être déçu !
 
Il lança de toute sa force la lance qui vint transpercer de tous son long le plastron de l’armure dont toutes les pièces disparurent au contact. Strenth atterrit, et, à nouveau, il n’y avait plus rien, que lui et le vide, infini et étroit à la foi. Une vive lumière branche brisa tout cela, aveuglant Strenth.
 
Il ouvrit les yeux et se leva en sursaut. Il avait le souffle court, et avait froid. Il lança des regards paniqués autour de lui.
 
Il se trouvait à présent dans une pièce assez petite, avec un lit sur lequel il se tenait, la couverture arrachée et à terre, une table de chevet et une comode. A part le sol de pierre, tout était en bois ici, et une poutrelle brisait l’axe du mur opposé au lit, en son centre. Une tapisserie verte recouvrait l’un des murs. Il y avait aussi un coussin sur lequel était assis un dragon, et la sacoche de Strenth, accroché à un mur par un grand clou.
 
L’individu qui était devant Strenth portait des écailles vertes comme le feuillage des arbres, avec de magnifiques cornes ambrées, et des yeux à la lueur dorée. Il semblait préoccupé par autre chose, et son regarde se tourna immédiatement vers Strenth lorsque celui-ci s’était levé.
 
—Eh, du calme, du calme…
 
Une vive douleur s’empara de lui, le forçant immédiatement à se recoucher. Il grogna et mordit l’oreiller sur lequel sa tête était posée.
 
—Oui, c’était entre autre pour ça…
 
Le dragon vert laissa un temps de répit à Strenth pour qu’il se calme et sèche les larmes qui avaient coulé tant la douleur était dure. Il regarda son corps : des bandages parsemaient plusieurs parties de son corps : pattes, torse, flanc… Certains draps de tissus étaient tâchés de son sang.
 
—Que s’est-il passé ? Finit-il par prononcer.
—Des gardes sont arrivés et t’ont vu te faire battre par ces racailles. Elles ont été appréhendées, mais tu étais dans un sale état… Néanmoins, rassure-toi, tout sera cicatrisé, il faut juste que tu te tiennes tranquille quelques jours.
 
Strenth garda le silence, puis il sentit son cœur battre plus vite, et ses yeux commencèrent à l’irriter. Des larmes sortirent de ses yeux et il se mit à sangloter, enfonçant son museau dans l’oreiller.
 
—Je suis désolé, je me doute que c’est dur…
 
Un horrible sentiment d’injustice s’empara du dragon gris. Tandis qu’il sanglotait, il sentait aussi une grande haine pour ces gens qui l’avaient attaqués sans presque aucune raison, souhaitant tout lui voler.
 
—Vois-tu pourquoi ce monde est en décadence ? Trop sont pourris…
 
Strenth fit le lien avec son frère qui l’avait abandonné. Quelle malchance il avait, et tant de monde semblait le mépriser, lui tourner le dos. Il frappa son oreiller et le déchira d’un coup de griffe. Le dragon vert resta silencieux, n’osant ajouter quelque chose, se sentant inutile face à cette colère, ce ras-le-bol d’un monde qui apparaissait au dragon gris d’une toute autre façon. Il avait l’impression de voir son sang se répandre sur ce monde.
 
—J’ai l’impression que le monde s’acharne sur moi depuis plusieurs années, avoua Strenth, une fois calmé.
—Que veux-tu dire ?
—Oh, pas grand-chose, se reprit-il. Quel est votre nom ?
—Kraït. Je suis chef de la Garde, à Arthar.
—Merci de m’avoir aidé.
—C’est le fait de mes hommes plus que de moi, mais je saurais porter vos mots à eux.
—Vous avez dit que je devrai rester plusieurs jours ?
—Tout à fait.
—Mais j’allais partir au moment où je me suis fait agresser.
—Je suis navré d’apprendre ça… Tu n’as pas de parents ?
—Plus maintenant. Je les ai perdu il y a deux ans.
—Ah… Dit-il simplement, gêné.
—Ce n’est rien.
—Et où comptes-tu te rendre ?
—Warfang.
—Oh, c’est un grand voyage, tout de même.
—Je dois y aller.
—Il vaut mieux que tu retiennes ton départ.
—Oui, c’est ce que je vais faire.
 
Ils parlèrent encore un bon moment à propos de sujets et d’autres, dans réelle importance, dans lesquels Strenth s’immisçait sans y éprouver un réel intérêt. Il se sentait fatigué, et il souffrait sans cesse, à part dans le sommeil, il fut donc bien heureux lorsque Kraït le laissa seul dans cette chambre, le silence lui permettant de se reposer.
 
Quelques jours plus tard, Strenth put sortir avec ses affaires et la permission du dragon vert. Il était heureux de pouvoir respirer le bon air frais de l’extérieur. C’était le matin, il faisait légèrement froid, mais le soleil arrivait pour réchauffer de ses doux rayons la cité et ses environs.
 
Il portait toujours sur lui multiples bandages qui le gênait ; non pas physiquement, mais moralement, car tous le regardaient tandis qu’il se promenait parmi les différentes rues et avenues de la grand cité. Il ne pouvait continuer longuement ainsi. C’est pourquoi il profita d’un détour pour partir vers un étal déjà ouvert. Des tissus de toutes sortes étaient exposés sur le comptoir de la caravane, tandis que des minces poutrelles de fers permettaient de présenter des habits aux matières et couleurs différentes.
 
Strenth s’approcha du marchand.
 
—Bonjour.
—Bonjour !
—Je souhaiterai une cape avec un capuchon, adapté à ma morphologie. Pensez-vous avoir cela ?
—Oh, je vais bien trouver quelque chose qui vous sied !
 
En très peu de temps, le dragon gris repartit vers les portes de la ville muni d’une large cape pour quadrupède avec un capuchon, le tout en noir. Le tissu était plutôt souple, faisant rapidement oublier à Strenth qu’il portait ce vêtement.
 

Lorsqu’enfin il fut devant la ville, il lui lança un dernier regard, bien étrange, dans lequel on pouvait lire plusieurs émotions. Une certaine amertume de devoir quitter sa région pour en trouver une autre, et puis un air hautain, provocateur, comme si cette nouvelle aventure était un défi. Lancé à qui ? Son frère ? La société ? Lui-même? Peut-être les trois à la fois, mais cela ne pourrait être résolu. Strenth tourna le dos à la grande cité et entama sa longue marche qui annonçait par la même occasion une grande évolution dans sa seconde vie.
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