[Quête]Sur les traces d'Halaflora [ Reaver - Aragox - Darkshader - Ombrage ]

Vivre loin de Warfang, c'est une chose. Vivre sans Warfang, c'en est une bien autre. Reaver n'avait guère été enchanté de l'idée de devoir s'en retourner auprès de cette population de Dragons peu débrouillards et peu concernés par leurs propres natures. Mais les choses étaient ainsi, parfois, pour une raison ou pour une autre, on avait besoin d'argent. Si Abyss et leurs enfants continuaient à vivre hors du "confort" de la ville et sans plusieurs ravitaillements "facile", certaines choses comptaient.
Entre autre, Reaver voulait faire vernir un fragment de coquille de Gallion et d'Aurore afin de conserver un souvenir de la période exaltante qui avait suivit l'éclosion, une opération couteuse. Quand à Reaver dans tout ça ? Eh bien, il se portait plutôt bien. Fatigué mais bien. Difficile de répondre aux besoins de toute une famille aussi loin dans tout ça, et Abyss ne pouvait délibérément pas quitter ses marmots même pour une minute. Trop jeunes, encore. C'est donc pourquoi c'était lui et seulement lui s'était déplacé pour répondre à l'appel de mobilisation que Warfang avait lancé. Il attendait tranquillement devant le poste de Garde que ces messieurs veuillent bien se lever pour ouvrir. Il était tôt après tout, le soleil ne faisait que se lever.

Tu abuse de ma clémence, Abyss. Ô ma dame de feu. Pensa t-il tout haut en roulant des yeux.

Reaver s’assied sur les pavés en baillant lourdement et en contemplant de droite à gauche que quelqu'un vienne. La possibilité de ne pas être seul était possible.

[ Bon bah on s'y mettra à deux ]

Il n'avait pas non plus vu cet étrange dandy débarqué de la rue. Pas parce qu'il était spécialement petit mais plutôt car Reaver avait commencé à s'endormir sur les pavés à force d'attendre. C'est donc dans un certain sursaut qu'il fut tiré de sa somnolence et qu'il loucha de droite à gauche avant de regarder en bas pour trouver l'étranger qui l'avait heurté.
Si il pouvait avancer des choses directement, Reaver aurait dit qu'il s'agissait d'un ahuri. En tout cas, à la vue des paroles de ce dernier sur l'architecture du bâtiment de garde, c'était fort probable. Néanmoins, la forme de politesse qui se dégageait de ce bonhomme était appréciable. Même si Reaver avait pour le coup été heurté et que quelques écailles grises ayant perdues leurs éclats étaient tombées.

- Hein ? Quoi ? Oh.... Que puis-je pour toi, mon garçon ?

Tout d'abord, il s'étira en tendant le postérieur vers l'arrière puis se gratta le flanc droit de sa patte arrière en propageant d'autres écailles ternies par le temps sur le coté. Il bailla longuement, déroulant sa langue orangée et plusieurs vapeurs de souffre s'échappèrent de sa gorge.
Par la suite il se mit encore en position assise en abordant l'habituel faciès aux yeux mi-clos et demi-sourire qu'il portait généralement.

" Si vous tenez à le savoir. C'est bientôt mon anniversaire de mariage. Mais les fonds manquent pour offrir un présent à son épouse. Et vous savez comment sont les femelles. " Vrombit t-il.

Agréable. Pas grand chose d'autres à dire. Reaver n'avait pas spécialement envie de parler aux étrangers.

" Prêt à tout ? "

Reaver s'étira en baillant de nouveau et claqua des mâchoires.

" Mon nom ? Certains insensés ou aveugles m'appellent le Gris. Une autre m'appelle Prince Gris. Mon très cher Mais pour les bonnes gens normaux ou les ombres : Je me nomme Reaver le Gris. "

La question de son âge trouva une réponse plus lente. Reaver tourna la tête à gauche, il tourna la tête à droite, bailla de nouveau et refixa cet individu fort étrange.

" Aussi vieux que la pierre parmi les roches et aussi jeune que l'ombre fuyant le rayon de soleil. J'ai la maturité de la Terre mais guère son âge. Je suis né du chêne centenaires mais guère débitaire de sa vie. Je me vois contrains de vous renvoyer la question, petite flamme batifolante. Se contenta t-il de répondre.

" Je n'ai besoin de personne hormis ma propre famille. Mais cette attente est d'un ennui à mourir. Je n'ai guère pour habitude de fréquenter Warfang. Ces incrédules m'ennuient et ne m'aime guère de toutes façons."

Encore un bâillement. Et encore un coup d’œil à droite et à gauche. Cette fois, il toussa bruyamment après avoir inspiré un peu de poussière qui volait de la place et en vint à se rallonger sur le ventre en concevant qu'ils risquaient d'attendre un peu. La perspective d'être affublé d'un collègue pour cette tâche lui déplaisait un peu certes, Reaver n'aimait pas les étrangers. Plus généralement, il n'aimait pas qu'on vienne le "déranger". Mais cette fois, on aurait dit qu'il n'avait pas le choix.

" Hum. Je perçois du mouvement."

Effectivement, une petite patrouille de gardes en armure approchait du bâtiment fermé, sans doute pour l'ouvrir. Ils haussèrent des sourcils à la vue des deux et se permirent tout de même d'aller ouvrir le poste avant toute chose. Par la suite, l'un d'entre eux sortit dehors.

" Qu'est ce que vous faites ici ?" Aboya t-il.