Une expédition hasardeuse (Rp Arboryx-Shadow-Seniax)

La nuit s’annonçait sombre. Dès que le timide soleil s’était couché sur la lande désertique qui s’étendait à perte de vue autour de moi, une épaisse couche noire semblait s’étendre sur le ciel cachant la lune et les étoiles auraient pu aider un aventurier égaré à s'orienter. Pas de bol pour elles, je savais exactement où je devais aller. Non loin devant moi à environ un mile, au beau milieu de ces terres infertiles couverte de pierres et de poussière, se trouvait le but de mon voyage qui avait débuté à Warfang une semaine plutôt.

-La cité, enfin.

Je frémissais d’impatience. Mes efforts allaient bientôt être récompensés, mais il ne fallait surtout pas que je baisse ma garde tout de suite. Je n’avais pas entendu parler de l’endroit qu’en bien et les histoires à propos de cette ville étaient légions. J’avais prêté attention aux racontars locaux dans un petit village  faisant office d’oasis décrépite dans cette partie oubliée du monde. Il semblerait, selon les dires d’un vieux dragon qui habitait l’endroit, que d’autres avant moi avaient tenté l’expérience, attirés par les rumeurs de richesses cachées et d’autres merveilles. Par contre, ces mêmes casse-cou disparaissaient sans laisser de traces après d’être mis en quête de la ville. J’avais discuté avec le vieux en question et j’étais alors convaincu sur le moment que l’eau qu’il vendait avait quelque chose de pas net. Il semblait avoir la cervelle complètement cramée.

-Vous ne la trouverez pas. M’avait-il dit alors que je lui avais annoncé mes intentions. Ce sera elle qui vous trouvera.

-Comment est-ce que  cela peut faire de sens grand père? Répondis-je de façon arrogante. Les villes abandonnées sont retrouvées par des types dans mon genre, pas l’inverse.

Il fixa sur moi un regard couvert par des cataractes.

-Celle-là est différente. continua-t-il. Elle apparaît et disparaît à sa guise. Elle se déplace. Elle bouge. On ne peut s’y rendre sans emprunter la route. Et ce avec ce qui y reste coincé, vivant ou non.

-Quelle route? De quoi est-ce que tu parles vieillard? M’étais-je impatienté devant un tel charabia.

-La route qui y mène. Tu comprendras vite. La route ne ment jamais. Elle vous y mènera quand elle en jugera bon.  

Après cela il était devenu muet comme une pierre. J’avais continué mon chemin et j’avais fini par trouver cette fameuse route. Le vieux avait raison. Un étrange chemin s’était formé et serpentait sur le sol. On pouvait facilement le remarquer par la couleur rouge sombre que la terre et la rocaille prenaient. Je l’avais suivi et j’avais fini par atteindre les ruines. Bien que je ne croyais pas du tout aux fables du vieillard, cet endroit me donnait un mauvais pressentiment à même la distance. Bah, de toute façon j’avais besoin d’argent et ce n’était pas un amas de ruines qui allait m’empêcher de piller.

Je parcourus  dans la noirceur la distance qui me séparait des remparts écroulés et pénétrai la cité. En regardant à quoi ressemblait l’endroit, il était certain que quelque chose de grave s’était produit ici, mais je n’en avais cure. Je m’arrêtai devant le premier bâtiment intéressant que je vis, une sorte de forge délabrée tout près du mur d'enceinte, et enfonçai la porte. Il était temps de faire du fric.

-Saleté de porte. Grognais-je sous l’effort.

Je m’acharnais sur la pièce de pierre depuis un bon cinq minutes. La porte tenait sous mes coups répétés et elle ne semblait pas vouloir faiblir. Du moins, pour l’instant. Je pris un moment pour rassembler mes énergies et me lançai une dernière fois, appliquant ma force et tout mon poids dans l’équation. La porte céda et je failli me faire projeter à l’intérieur par l’élan.

-Merde, il était temps! Me dis-je en reprenant mon équilibre.

Je jetai un coup d’œil à l’intérieur et soupira de déception. Je pu reconnaître dans la pénombre une forge et même pas une belle! J’étais loin d’être un expert en la matière, mais mon expérience acquise auprès de Saared, mon patron forgeron, me signalait qu’il n’y avait aucun profit à faire là. Les outils étaient vieux, rouillés et tordus. Les matériaux, pourris. Je m’attendais du moins à y trouver un squelette, signe que l’endroit avait servi, mais rien. Vraiment rien. Comme si personne n’était venu ici. Tous compte fait, peut être que cette cité n’était pas le meilleur endroit à piller, mais je m’étais rendu jusqu’ici alors il fallait tout de même essayer.

C'est alors que je vis quelque chose du coin de l’œil et entendit des paroles qui m’étaient adressées.

"Si il y a une dague ancienne dans le coin, désolé mais elle est pour moi, j’en ai besoin"

Surpris, je fis volte-face. Non loin de moi, un peu plus bas sur la rue sombre se trouvait un dragon. Bien vivant, en chair et en os, celui-ci était le premier être vif que je rencontrais depuis que mon court raid de la cité. N’ayant rien à perdre de fraterniser avec l’étranger, je me dirigeai vers lui tout en répondant.

-Une dague tu dis? Répondis-je d’un air moqueur. Tu pourras mettre la griffe sur toutes les dagues que tu voudras, à moins qu’elles ne soient en or et serties de gemmes car là on risquerait d’avoir un problème parce que je suis justement à la recherche de ce genre de trucs.

Je n’aimais pas trop les ombres qui semblaient s’étirer dans les ruelles et autours de nous. Ce genre de phénomène ne me disait rien qui vaille.

-Et toi? Qui est tu et pourquoi venir dans un bled pourris comme ici pour une dague, hmm? L'argent peut-être? Si c'est ça je te comprends tout à fait.

C'est alors que j'entendis une autre voix s'élever faiblement un peu plus loin.

-Il... Il y a quelqu'un..? Montrez vous...

-Bordel, on dirait que tous le monde a eu la même idée. Grommelais-je.

L’inconnue, appelée par l’autre dragon apparue enfin. Elle grimpa par-dessus un mur près et se révéla à nous. C’était une dragonne de petite taille. Ses écailles noires, comme les miennes et celles de l’autre dragon se fondaient presque dans la l’obscurité qui semblait s’alourdir. Pendant un instant, ses iris flamboyèrent, mais se fondirent rapidement en deux yeux blancs.

-Intéressant. Me dis-je en observant le phénomène.

Elle paraissait un peu mal-à-l’aise sur le coup, réaction compréhensible compte tenu des lieux, mais nous salua tout de même.

-Je... je suis ici...

-Eh bien je vois ça, répondis-je, qu’est-ce que tu dirais de descendre de ton perchoir et de venir te joindre à notre club formé de moi et de…l’autre mec là dont le nom m’échappe. Je t’ai bien demandé ton nom, non? Finissais-je à l'adresse de Shadow.

J’avais décidé de laisser de côté mon approche habituelle, directe et agressive, pour une plus sympathique. J’avais eu assez de bagarres dernièrement et c’était loin le but de ma visite. De plus je m’étais déjà pris assez de coup sur la gueule ces dernières semaines. La situation était du moins étrange, trois inconnus anonymes se rencontrant dans une cité ténébreuse chacun avec ses propres motivations, plus ou moins, ou pas, douteuses.

J’aurais bien voulu continuer mon enquête pour éclaircir la situation, mais je fus interrompu par une sorte de clameur semblant venir de plus profond au cœur de la cité. On aurait dit les cris de plusieurs être et espèces différentes fusionnées en un tout incohérent.

-Euh…vous entendez ça ou c’est juste moi? Demandais-je aux deux inconnus.  

En fait, j’aurais bien voulus que ce soit juste mon imagination, mais ce luxe allait nous être refusé. Pour avoir une meilleure vue et sans avoir attendu la réponse des autres dragons, je me décidai à rapidement grimper sur le toit de la forge que je venais de cambrioler. Ce n’était pas un bâtiment très grand, mais j’eu une meilleure vue de là- haut. Je vis difficilement au travers de la pénombre que la cité semblait s’étendre à perte de vue. De plus, quelque chose de gros, sûrement la provenance des inquiétants cris, se dirigeait dans notre direction. Je ne pouvais distinguer ce que c’était, mais je ne voulais pas rester planté là et attendre que cette chose n’arrive. La clameur se faisait de plus en plus intense, mais le plus inquiétant était le fait que le monde extérieur semblait avoir disparu. À la place d’un désert, je ne voyais que des ténèbres. Nous étions piégés.

-Je crois qu’on va devoir foutre le camp et vite! Criais-je en bondissant en bas de la forge.

Ce qui était en train de se passer me dépassait complètement, mais je n’étais pas encore prêt à laisser ma peau dans cette fichue cité et j'espérais qu'il en était de même pour les deux autres.

Au moins, la dragonne acceptait bien l’idée de se pousser de ce secteur, c’était juste la partie d’aller par la voie des airs qui m'inquiétait.

-Je ne crois pas que voler pour trouver une planque serait une bonne option, ce qui se trouve en bas nous repérerait sans difficulté et nous traquerait sans relâche. Nah, je crois qu’on devrait plutôt filer par les ruelles. On pourrait peut-être tomber sur quelque chose, mais je crois que ça vaut le risque. En plus, je ne sais pas pour vous, mais on dirait qu’il n’y a que le néant autour, je parle pour moi, mais côté désorientation il n'y a rien de pire et on pourrait s'écraser. Dis-je, alarmé. Je sais que ce n'est pas la bonne façon de trouver une issue, mais on pourra travailler sur ça après s'être mis en sûreté.

Les rugissements semblaient de plus en plus proches et croyait fortement que nous allions manquer de temps. La créature était rapide pour sa taille.

Restait un dernier problème. Shadow ne semblait pas être du même avis que la dragonne et moi. Je tentai donc de le convaincre, malgré mon sentiment urgent de bouger.

-Comme elle vient de dire, Shadow, j’ai vu cette chose. J’ai fait un bout de chemin dans ma vie et jamais je n’aie observé un truc qui ressemblait à ça. C’est énorme, indescriptible, dis-je en jetant des regards autours. D’accord, je ne te connais pas, mais tu es sûrement plus malin que  ça, hein? Vis maintenant et bat toi un autre jour. On ne sait jamais, peut-être on trouvera ta dague en chemin, t’en dis quoi? dis-je. De toute façons tu ne pourrais aider ta mère si tu mourrait bêtement ici. Ajoutais-je

Je jetai un coup d’œil vers la dragonne.

-Alors, vous êtes partant? Dis-je en commençant à me diriger vers une ruelle. En passant, mon nom est Arboryx, pour faire cours.  

Mon idée qui était de trouver une planque pour brouiller les pistes, plan semblant très simple au début, semblait être de moins en moins solide plus nous avancions dans les tortueuses ruelles de cette ville damnée. En somme, beaucoup mon solide que je ne l’avais pensé. C’est alors que nous eûmes un premier contact avec la population locale. Je fis volte-face dès que j’entendis Shadow hausser la voix. Une créature s’était tout simplement plantée à côté de lui. Elle nous observait, mais ne semblait pas du tout hostile. Toutefois, nous n’avions pas le temps de trop lui porter d’attention. Un sifflement se fit entendre au- dessus de nos têtes. Jurant, je levai les yeux et n’eut le temps de voir qu’une énorme aile noire. Quelque chose en plus rôdait dans les environs et était passé à un poil de nous, faisant tomber dans la ruelle des tuiles provenant du toit du bâtiment  sur  lequel elle avait grimpé.

"Ce truc par contre, j’espère ne pas le voir" Dit Shadow.

Je ne pouvais qu’être d’accord sur ce point. Comme je ne pouvais qu’être d’accord avec Seniax qui insistait pour que nous continuions à avancer.

-Tu as raison, lui répondis-je à voix voix basse, ne restons pas plantés là.

Je jetai un dernier coup d’œil vers la petite créature qui continuait de nous regarder au travers de ses énormes yeux. Tout ça ne me disait rien qui vaille, mais nous avions assez perdu de temps.

-Si ce truc fait quoi que ce soit pour nous nuire, on le tue. Dis-je en passant une griffe le long de ma gorge.

Peut-être paraissais-je dur et injuste, mais je trouvais notre situation assez désespérée pour justifier de tels moyens. Et puis, je n’avais que faire du bien être de cette ancienne citée et de ses habitants. L’argent était ma motivation, pas la philanthropie.

Nous continuâmes donc à progresser sous le regard attentif de l’étrange créature qui n’avait pas bougé d’un pouce.  L’étroite ruelle débouchait sur une autre rue flanquée par de nombreux bâtiments délabrés. En arrivant à la fin du passage, j’hésitai d’en sortir. Le voile noir qui était tombé sur la ville empêchait de distinguer clairement si quelque chose nous attendait, mais ce n’était pas le moment de figer. Si les horreurs qui habitaient la cité nous tombaient dessus maintenant, nous serions littéralement pris au piège. Les rugissements qui se faisaient toujours entendre étaient un bon indicateur du risque auquel nous nous exposions en restant bloqués.

- Souhaitez-moi bonne chance. Dis-je à mes compagnons alors que je me préparais à sortir à découvert.

J’abaissai mon niveau et sortit dans la rue. En avançant lentement, je regardai frénétiquement de tous les côtés à la recherche d’une quelconque menace. Tout semblait  calme aux alentours, mais quelque chose piqua mon intérêt. Un bâtiment en particulier qui se trouvait tout juste à quelques mètres devant moi se démarquait des autres. De larges portes closes, des murs de pierre épais, une sorte d’autel et d’étranges sculptures pour compléter le tout.

-Un temple.

Il semblait beaucoup plus solide que n’importe quelle autre structure que j’avais vue ici. C’était peut-être notre chance de nous mettre à l’abri de la chose qui semblait  nous traquer,  du moins en attendant de trouver une solution pour nous sortir de cette situation merdique. Et il restait bien un dernier avantage à cet endroit : les temples regorgeaient souvent d’or et d’artefacts précieux en manque de surveillance.

-Quel sacrilège ce serait de repartir d’ici les griffes vides. Me dis-je en ricanant.

Je me sentais inexorablement attiré par le bâtiment comme il était imprégné d’une sorte d’ambiance mystique. Je ne savais trop pourquoi, mais on aurait dit que ce qu’il renfermait pourrait répondre à tant de questions…

Je me retournai vers les deux autres dragons.

-Je crois que j’ai trouvé quelque chose. Dis-je.

C’est alors que d’étranges silhouettes commencèrent à émerger des ruelles environnantes. Grandes et minces, elles se seraient complètement confondues dans la pénombre si un  attribut distinctif, deux énormes yeux, ne brillait pas dans la noirceur. On pouvait même distinguer leurs grandes mains aux doigts effilés terminés par des griffes meurtrières semblables à des aiguilles. Il en sortait de tous les côtés. En silence et lentement, mais sûrement, elles commencèrent à avancer.

-Merde, on va devoir se décider à faire quelque chose et vite parce que je crois qu’on a atterrit dans le mauvais quartier! Grognais-je à l’adresse de mes compagnons.

J’avais dégainé ma lame et autant que j’avais confiance en la qualité de forgeron de Saared, l’artisan qui l’avait forgée, et en la capacité à se défendre des deux autres dragons, je croyais bien que l’approche directe à ce problème était cuite.  

-Bordel de cauchemar…

(vraiment désolé du temps de réponse....)

Les créatures continuaient d’avancer lentement, mais sûrement. Les hautes figures sombres se laissaient porter par leurs grand pas fantomatiques et leur avance semblait impossible à stopper. Si nous ne faisions rien, elles allaient bientôt nous coincer. Les ténèbres nous engloutiraient et nous ne sortirions jamais de cette ville.

Pourtant, je ne m’avouais pas vaincu, du moins pas tout de suite…

Nous avions toujours une chance de nous en sortir, temporairement, mais cela valait toujours mieux que de crever tout de suite, charcutés à mort par ces saloperies. Comme l’avait mentionné Seniax, je croyais possible que nous utilisions le temple qui se dressait devant nous comme forteresse. Il restait juste à savoir si lui voulait bien nous laisser entrer.

Le voile d’ombre qui semblait déjà s’étendre sur toute la cité s’épaississait à vue d’œil. Tellement que je n’arrivais plus à très bien distinguer les bâtiments un peu plus éloignés ni le bout de la rue.

-Eh ben, on va devoir se grouiller. Adressais-je à mes compagnons.

Sans crier gare, je me ruai vers les portes du temple, gravissant quatre à quatre les marches massives de l’autel. Par contre, je ne m’étais pas préparé à ce qu’une des créatures, peut-être prise dans un élan d’initiative, s’éloigne de son groupe pour contourner le nôtre et finir par se tenir devant moi, me dominant de toute sa taille. Encore dans l’élan de ma course, j’eu du mal à éviter un violent coup de griffes de sa part. Par pure chance, je passai juste en dessous. Elles sifflèrent si près de ma tête que je remerciai ma génitrice de ne pas m’avoir fait trop grand. Je tentai de lui rendre la pareil en plaçant à mon tour un vicieux coup de griffes au passage, mais cela n’eut que très peu d’effet autre que l’énerver. Son corps semblait immatériel, intouchable. J’aurais eu de meilleurs résultats à frapper un nuage fumé…

Au moins, je parvins sans trop d’accrocs aux lourdes portes. Je tentai de les ouvrir en poussant dessus, mais rien n’y fit.

-Merde, bloquées!

Je tentai furieusement d’entrer en défonçant par de solides coups d’épaule, de queue, de crâne (eh ouais…), mais les lourdes planches de bois me refusaient le droit d’entrer. J’allais avoir besoin d’aide.

-Eh! , hurlais-je à mes compagnons sans arrêter de marteler le portes, à tous ceux voulant vivre, VOUS POUVEZ TOUJOURS ME DONNER UN COUP DE MAIN SI ÇA VOUS CHANTE!

Se battre contre de tels adversaires déjà en surnombre se présentait comme une tâche difficile, voire impossible à réaliser sans y laisser notre peau. Peut-être les deux autres dragons choisiraient de m’aider, dans le cas contraire, j’étais littéralement foutu…

(désolé du retard, j'ai été bien pris ces derniers temps)

Cette fois, nous l’avions échappé belle.

-Merde, c’est pas passé loin.

Je jetai un coup d’œil sur les portes qui s’étaient refermées. Les créatures qui s’étaient lancées sur nous ne semblaient pas vouloir s’y attaquer. Le seul indice qui trahissait leur présence était un étrange sifflement que l’on pouvait toujours entendre de l’extérieur. Eh ben, elles pouvaient vociférer autant qu’elles le voulaient, je ne retournais pas dehors de sitôt!

-Au moins, on va pouvoir prendre une pause. Me dis-je.

Je pris le temps d’observer autour. Comme à l’image de sa ville, l’intérieur du temple était peu éclairé et la noirceur recouvrait les moindres recoins, au grand désarroi de Nira qui semblait s’être mise sans attendre à enquêter sur  de potentiels dangers. La pièce où nous étions était grande, très grande. Une sorte de long hall semblant s’étirer sans fin dans les ombres. Par contre, malgré toute cette noirceur, je pouvais vaguement distinguer des objets briller dans le noir. De l’or? Peut-être que mon intuition concernant ce lieu était vraie. Peut-être que cette escapade n’allait pas être une perte de temps en fin de compte…

C’est alors que je fus tiré de mes pensées par notre hôte qui avait repris la parole. Je n’en croyais pas mes oreilles, ce type connaissait Shadow! Et ses plans aussi!

-Jaberwo-quoi? Eh, minute papillon! Qu’est qui se passe ici? M’écriais-je.

Le sombre dragon ne sembla pas porter attention à mes interrogations, préférant plutôt continuer en exposant les siennes. Nira et moi semblions être une énigme pour ce dragon. Une chance, car si par une quelconque façon ce mec aurait eu vent de mes habitudes, il aurait bel et bien planqué l’argenterie, chose qu’il avait intérêt à faire. Qu’importe mes intentions, j’allais tout-de-même répondre à la personne qui nous avait gracieusement sauvé la peau.

-Arboryx Griffes D’acier est le nom, dis-je, pourquoi est-ce que je me retrouve ici? Eh bien, je suis un aventurier errant vendant mes services au plus offrant. Depuis quelques temps le boulot a ralenti et des rumeurs racontant l’existence d’une  ville mystérieuse impossible à cerner et remplie de secrets étaient parvenues à mes oreilles. De là, mon idée de génie de la retrouver et mon orgueil m’ont forcé à aller de l’avant. Et voilà, maintenant je me retrouve au beau milieu de tout ce bordel.

Bien sûr, je ne lui disais pas toute la vérité. C’était plutôt mon avidité qui m’avait poussé à venir ici. Hé, il n’avait quand même pas besoin de tous savoir quand même. Dans le métier, il fallait apprendre à tenir sa langue à propos de certaines choses…et le vol d’artefacts anciens en faisait partie.

Je restai donc silencieux en attendant la suite, un œil ouvert à la recherche d’objet de valeur dissimulés dans les méandres sombres du temple.